La traversée du Sahara à moto (2/7)

- Le projet de voyage -

Aux cours de ces deux années, j’ai été amené à parcourir quotidiennement, la plupart du temps à moto, les villages de brousse pour apporter aux populations locales mon aide dans l’aménagement de jardins collectifs orientés vers le développement du maraichage. Mon travail consistait à coordonner dans une dizaine de villages, la mise en place d'un puit busé, la construction d'un bassin sur le point haut du terrain, l’installation d'un réseau de tuyaux enterrés pour distribuer l’eau par gravité sur l’ensemble du jardin, la formation au maraichage des groupements villageois...
Dans ce pays où il fait toujours chaud, j’ai très vite apprécié ce moyen de transport, me déplaçant sur des pistes  en latérite, en sable, où j’ai du apprendre très vite à zigzaguer entre trous et ornières... et animaux de basse-cour traversant devant ma roue.

Sur la piste de Séléki (janvier 1984)

A mon arrivée, en avril 1983, j’avais à ma disposition une moto Yamaha 125 cc DTMX équipée d'un moteur 2 temps, qui était un peu usé par les années. 

À gauche sur le cliché, sur ma Yamaha 125 DTMX  (août 1983)

Fort heureusement, à partir du mois de septembre, le parc motos des V.P (Volontaires du Progrès) a été renouvelé sur la région, et j’ai pu disposer d’une Honda XL 125 R-C (neuve !) avec laquelle j’ai pu mener mon activité auprès des villageois. C’est également avec cette moto que je montais parfois à Dakar (450 kms environ) pour assister au séminaire des V.P ou pour ramener du matériel et parfois des personnes, comme ma sœur venue me voir au fond de la brousse.

    

Retour de Dakar, la nuit en Honda XL 125 R-C (novembre 1983)

La réflexion sur ce projet d’excursion à travers le Sahara s'est engagée vers le mois d’octobre 1984, en discutant avec d’autres volontaires, dont le contrat arrivait à son terme et qui s’étaient déjà investis en achetant des motos pour réaliser ce voyage. 

Puis c’est sans doute lors d’un voyage aux Îles du Cap Vert, au mois de décembre 1984 avec mon ami F., que l’idée de rentrer en France par "la route" a véritablement mûri. Tout comme lui, je commençais à avoir la nostalgie de la France et souhaitais également revenir d’une manière douce et progressive. et éviter ainsi la rupture brutale après ces deux années de vie exotique.

Nous savions que cela allait nous demander d’approcher cette excursion motocycliste, de manière différente de celle que nous aurions eu si nous avions envisagé de faire le voyage dans l’autre sens.
Effectivement, ce fut une véritable aventure.